Amours mortes

sirupeuses
les boucles de son or
lacèrent ma mémoire


c’est la lune dans ma baignoire qui danse avec une queue de sirène
c’est le blues, la valse et les marches sombres des premiers siècles qui s’écoulent de ses mamelles tendres et splendides


entre deux promenades sur ses remparts
la vue, l’espace, l’immensité de son sourire,
une odeur de printemps au cœur de l’automne,
tout cela sur la tranche de ses ongles

à jamais


les biches, les fleurs, les rires de nymphes,
les carillons fêlés qui tintinnabulent aux coins des murs envahis de roses et de fourmis,dans les monastères vides des montagnes hantées de soleil nostalgique,
le flot des torrents, l’ombre des lierre, la soupe, le tourbillon de feuilles jaunies dans les petits matin fraîchus
 

tout cela me ramène
à sa folle raison
à son fluide
à sa vase
chaude


par delà les collines qui roulent
le givre dessine des crocs
à mes sourires
de longues dents qui me rongent


de mon cœur
elle n’a fait qu’une bouchée
une bulle de sang
un "slurp"
un rot


je me sens
depuis
ruche
sans abeilles
à l’orée du bois
dans ces herbes hautes
pourries de mousses et noircies

il ne manquerait plus qu’on me prenne
pour une boite aux lettres
sans nom


d’elle
j’ai ce voyage
un fracas d'ailes rongées
plumées
de routes fouettant l’horizon
le souvenir de ses longs doigts de fées
dans mes cordes

le son
des vagues
de salives

une impression
vague
de vin d’eau
pure
de lumière
dans les os


hélas
l’univers est une vaste
fumisterie
poussière désenchantée
en proie
à une chute
sans fin
depuis


une telle solitude
accouchera
d’un joyau d’horreur
ou d’amour
peu importe la couleur
ce soir je ne sais plus


dans cette forêt de cyprès
pleine de grise nuit
je m’emmêle les pinceaux
j'en pleure des moineaux
en écoutant les préludes
de Debussy*


sur la tombe des vivantes
personne ne pose
de couronnes


~~~


*Poème écrit à la louche en écoutant les préludes de Debussy. Arabesques, clair de lune, estampes et nocturnes...

Toute ressemblance avec des personnes existantes serait purement honorifique, nonobstant et sans préambule par delà le corollaire déclaratif de l'aurore... 


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