Adieu 2016

" 2016 " avait commencé tout feu tout flamme et se termine plutôt froidement, sans grande agitation de mon hypothalamus.

La solitude et le silence me laissent même entrevoir l'infini glacé de l'univers, surtout la nuit, lorsque la planète tourne le dos à l'astre du jour.

Les jours se roulent dans la boue, les uns après les autres, comme des feuilles mortes chassées pas le vent, ils se tassent, s'entassent et finissent par composter. Dans les caniveaux, dans les coins de stockage, dans les rainures, dans les ruines aimables qui illuminent le dédale des années passées, les jours sont réduits en poussière.

Heureusement, avant de finir en pâture pour les pissenlits et autres plantes rudérales, nous en avons extrait la substantifique moelle pour nourrir notre mémoire : cette grand-voile de charme et de nostalgie que les étoiles déchirent et que les baisers remuent jusqu'aux racines de nos premiers cris.

" 2016 " avec toi, plus encore qu'avec toutes les autres, j'ai apprécié les contrastes. Le chaud et le froid, la naissance et la mort, les rires et les larmes.

" 2016 " petite friponne, douche écossaise, reine des oxymores paradoxaux : amertumes mélifluentes , enflammades boueuses,  bonheurs funèbres !!!

Oh My Good ! 2016 !  Tu m'as sorti d'un long cauchemar ! Il fallait bien ça pour me réveiller plus encore.

De ces jours passés, ma bonne vieille année 2016, il me reste pas mal de choses : trahisons, émerveillements, décès, orgasmes, désillusions, reconnaissances, mépris, cadavres, naissances, explosions, chansons, soleil, claques, bises, larmes, tendresse, rages, miels, catastrophes, mensonges, confiture de poète, montagnes de racines et de glaces, enfants mille fois vivants, vomissures, éclosions de fleurs rares, rires tintinnabulants, câlins et râles, soupirs et petits crachats... La totale !

De toutes mes forces, j'ai touché, j'ai regardé, j'ai senti, j'ai goûté, j'ai écouté, j'ai plongé, j'ai ressenti, j'ai respiré, j'ai aimé, j'ai souffert. Plus de regrets que de remords, plus de coups que de caresses... peu importe, je suis vivant.

Et toi, ma bonne vieille année 2016, toi qui vas bientôt rejoindre les autres années dans le grand placard de mes souvenirs, profite bien de tes derniers minuits, du givre si goûteux qui scintille sur les brins d'herbe du fossé et des illuminations de Noël qu'on laisse traîner un peu comme un dernier hommage avant tes funérailles en grande pompe le 31 décembre.

Adieu et bon vent ma bonne vieille année 2016. Le présent passe, que veux-tu, il écrase tout sur son passage et, tel un monstre goulu, ratiboise le futur de ses mirages orgueilleux.

Trêve de balivernes, croyez-moi les amis, 2016 fut ce genre d'année que l'on n'oublie pas de sitôt...

Oh, je suis sûr que pour vous, elle fut tout aussi fougueuse, la garce, mais au cas où vous auriez frôlé la mort à force d'ennui et de platitudes répétitives, pour 2017, je vous souhaite une année tout aussi passionnante et surprenante que ma bonne vieille année 2016.

Une année de fêtes et d'ascètes. De diètes et de rillettes. Du " Tu m'fouettes " et du " Tout doux sous la couette ", du " Ramène-toi l'poète " et du " Casse-toi tu m'prends la tête ", du " Dans l'cul la balayette " jusqu'au " Tu me fais perdre la tête ", en deux mots une année super-chouette, pour les quelques jours qu'il vous reste.

Quant à moi....

Je déploie la grand-voile de ma mémoire tissée de jours et de nuits, je laisse le vent du désir la gonfler de soupir voluptueux et je sonne l'hallali.

Pour atteindre ses rêves, il ne faut pas dormir.

Je pars en chasse. Il ne faut pas les laisser s'échapper, les rêves. Il paraît que c'est en se faisant attraper qu'ils se multiplient en grappes turbulentes et qu'ils distillent le bonheur.

Bonne année à tout le monde, mais plus particulièrement à toi... toi qui te reconnaîtras dans ces quelques lignes.

Encre et magie...

Je laisse courir la plume de gauche à droite, histoire de noircir le tableau, de vous rincer l'œil et de pratiquer ce que tout apprenti littérateur se doit de pratiquer, un entraînement.

Je choisis un mot entre mille et j'en ajoute un autre derrière. Jeux de sons, jeux de sens, jeux de rythmes. La magie du verbe est simple. J'instille à travers les micros décharges électriques du réseau de nos machines respectives - me jouant du coup de l'espace et du temps - j'instille disais-je, la propagande de mon âme chantante à vos rétines puis, à travers vos nerfs optiques, je touche vos neurones et vos synapses : votre mémoire - Source de toutes les sources, encyclopédique et turbulente interface de stockage -, et peut-être si vous me laissez un peu de temps... votre conscience.

Et voilà que vous enclenchez l'interprétation des propos. Rien que pour cela, je suis content d'avoir lancé mes mots dans l'océan mystérieux de la noosphère numérique...

J'accroche une âme au passage dans ce monde de silence et de solitude, je la touche, je la relâche nourri d'un soupçon supplémentaire, je lui offre une balade en tourbillon de paillettes mauves sur les nacres insalubres de ma prose, dans les allées sinueuses de mon cerveau, ce grand parc ombrageux, je l'invite à la visite, à l'errance, à la contemplation.

Le doute

Par moment le doute s'installe dans la maison de mon âme. Il arrive sans être invité, en rustre. Il s'avachit dans le canapé, pose ses pieds puants sur la table basse et de sa voix sournoise, il réclame mon attention. Son sourire ravageur est conquérant, presque le sourire d'un vendeur de lessive.

Pour lui, on pourrait aisément tout balancer pour aller se pendre au bout d'une corde. Mais comme je suis un bon client, assez régulier, cette fois, il n'en espère pas tant. Il se contentera d'une petite semaine à procrastiner ou d'un échec de plus : artistique, sentimental, ménager, que sais-je... Un fruit du doute pour faire simple - cet arbre pourri qui nous pousse dans le cœur, engraissé à l'ennui et à la déprime -. Regardez-le se glisser entre le désir et l'objet du désir et susurrer : " Est-ce vraiment la peine ? Ce n'est pas pour toi ! Ce n'est pas raisonnable ! C'est chaque fois pareil ! Ce n'est pas toi, ce n'est pas ton style, laisse tomber... "

 Malheureusement pour lui, cette fois, "ma rage de vivre intacte depuis des semaines", l'accueille avec une détermination sans faille. Un rire macabre l'éclabousse comme une volée de gifles griffues lorsqu'il targue sa morgue dubitative. Il est hors de question que le doute nous habite, moi et ma rage de vivre intacte depuis des semaines. Notre extrême vigilance se dresse pour tenter de rendre ses propos inopérants alors qu'il prend la parole :


- Approchez-vous mes crâneurs, mes révoltés de pacotille, mes apôtres perdus dans le brouillard. Êtes-vous vraiment certains de vouloir vous passer de mes services ?
Le ton de sa voix est plein d'insinuations et tout en soutenant nos regards méfiants, il enlève ses chaussures crottées sur le tapis de laine d'ours tissé à grand renfort de vaillance au cours de l'année dernière. Voilà la terre gluante de ses semelles qui s'étale sur les crins bruns et or. Devant cette vision d'horreur la haine s'invite à ce sinistre débat :

- Monsieur le doute, plutôt que d'infliger tous ces atermoiements aux pauvres mortels, vous devriez vous interroger un peu sur votre bien-fondé. En tout cas, aujourd'hui, en ce lieu vous n'êtes pas le bienvenu. Nous vous prions, moi, ma rage de vivre intacte depuis des semaines et ma haine, de repartir illico avec vos chaussures merdeuses, dehors, sous la pluie, dans le froid amer de la solitude.

Le doute enlève ses jambes de la table basse et plisse sa bouche d'une moue faussement rieuse. Il se lève, attrape ses chaussures par les lacets et jouant le mendiant chassé de la table où se déroule un bon repas, marche sur la pointe des pieds jusqu'à la porte. Il regarde la poignée un long moment et se retourne vers nous. Lui qui était resté goguenard durant toute son entrée en scène semble soudain extrêmement triste et grave :

- Tu es sûr ? Cette fois je ne reviendrai pas. Jamais plus... Sans moi tu vas devenir un missile sans âme, une catastrophe insensée. Es-tu vraiment sûr de vouloir mettre à la porte l'essence même de ta réflexion et de ton intelligence...

Lorsque qu'il pose cette question, ses yeux brillent d'une parfaite intelligence, il n'y a pas la moindre malice sur son visage hypnotique.

Le temps semble une pâte moelleuse qui mâche lentement le présent dans ses mâchoires.
J'interroge mes fidèles compagnes grâce à qui je tenais tête jusqu'alors aux doutes les plus impérieux.
Par mégarde la haine s'est dissipée et la rage de vivre intacte depuis des semaines, elle est en train de projeter comment nettoyer la terre grasse maculant le tapis.

Je suis donc seul face au faciès interrogateur de l'intrus sur le départ.

Je tergiverse. Je me demande ce qu'une vie entière sans douter comporte de glissades et de blessures fatales.

Il est déjà trop tard, le doute s'installe.

La terre est encore sur le tapis et ma rage de vivre intacte depuis des semaines a claqué la porte en vociférant.

Je suis à table avec lui. Au cas où notre dernier jour soit arrivé, on a pris une double portion.

Mon téléphone a sonné trois fois.

Je n'ai pas décroché, c'était peut-être du travail.

La fille qui devait finir de ranger mes livres a dû inviter le doute à dîner elle aussi, car elle n'est pas revenue...


Feu de paille

J'ai vu un feu d'artifice. Il portait bien son nom. Des tonnes de poudre et de métaux précieux compressés dans du carton et du plastique et crachés dans l'atmosphère humide qui plane au-dessus de la coulure du fleuve. De la poudre et du fer, du potassium, du calcium, du strontium, du baryum. Tout un tas de trucs en "nium", d'aluminium et de magnésium balancés en musique dans les étoiles qui ricanent, pour que les couleurs inondent les rétines innombrables des ballots.

J'ai les mains dans les poches, les yeux dans le ciel et la bouche ouverte. La fumée, éclairée par la lumière des lampadaires, dessine entre les salves d'étincelles multicolores d'étranges structures en trois dimensions. Squelette de dragon aux formes traînantes très vite effacé par les explosions de poudre et de métaux précieux. Le potassium pour le violet, le cuivre pour le vert, la limaille de fer pour le doré qui pétille et tout un tas de trucs en "ium" pour offrir aux rétines des ballots tout le spectre électromagnétique visible dans tous les sens et sous les étoiles qui ricanent. Oui, les étoiles sont moqueuses lorsque les hommes jouent avec le feu. Les années lumières qui nous séparent n'y changent rien, je les entends glousser à chaque explosion nucléaire. Boum ! Boum ! Boum !

Quand la mèche allume la poudre tout va très vite. La combustion engendre la création de gaz. Ces gaz comprimés dans le carton et le plastique sont éjectés à grande vitesse et se répandent en passant le mur du son, entraînant dans leurs pétarades des flammes multicolores. L'air en est tout violemment secoué. Cette onde, ce soir, me touche et me masse en profondeur, excitante et angoissante à la fois.

Je pense à la guerre, aux bombes, aux corps déchiquetés. Chaque "boum" dans la nuit est un boum dans mon cœur. Depuis quelques jours des petits boums vicieux animent ses cavernes purpurines. Il est à la fête. Un feu d'artifice d'émotions contradictoires. Les chauves-souris et les salamandres grouillent en criant qu’elles ont perdu le sommeil. Les boums réveillent les fantômes croupissants et dissipent les illusions dans une traînée de ricanements sinistres. Boum ! Boum ! Boum !

Je suis soudain lassé de cette comédie. L'odeur de soufre qui se balade dans les courants d'air me fait penser au diable et à sa ruse fondamentale, faire croire qu'il n'existe pas. Bordeaux cité des esclavagistes, avec son fleuve domestiqué et sa place de la Bourse en or. La fête du vin, la fête des pesticides, de la monoculture débile, de l'alcoolisme, des cirrhoses, des femmes battues, des suicides, des passages à l'acte, des enfants avinés le soir de Noël, souillés par un poison national tout juste bon à désinfecter les plaies. Toute cette belle énergie transformée en piquette. Des millions et des millions dépensés au nom d'un jus de raisin fermenté. De crédules amateurs à qui le marketing fait croire qu'ils boivent des "Châteaux".

Boum ! Boum ! Boum !

Je n'aspire qu'à un feu d'artifice tiré au ciel au nom de l'amour. Un feu d'artifice de foutre et de salive craché à la face du monde avec ses retombées salaces, ses explosions d'orgasmes et de câlins, ses crépitements de baisers, ses infinies cascades de pétales de roses. Un feu d'artifice d'amour pour célébrer la fraternité, la fin de la loi du plus fort, le partage et le respect. Un feu d'artifice à la vie et à la complicité des corps et des cœurs en joie, libérés du jugement et de la honte.

Boum ! Boum ! Boum ! Boum ! Boum ! Boum !

Le bouquet final emplit mon horizon de pacotilles dorées. J'entends les ballots et leurs rétines déflorées soupirer d'aise et d'admiration. Ils font les blagues habituelles sur leurs impôts qui partent en fumée et tissent des comparaisons avec le feu d'artifice de l'année d'avant. Une dernière et fracassante grappe de boums et je me réveille. Dans la foule je suis seul et je ne suis pas le seul. J'ai vu un feu d'artifice. Il portait bien son nom. Des tonnes de poudre et de métaux précieux jetées en pâture à la nuit.

Mon amertume de poète en est toute tristement joyeuse.









Les escargots

Encore un soir. Un soir de pluie, une drôle de pluie, du genre à te faire douter à propos de l'espoir et de toutes ces histoires.

Sur la piste cyclable qui longe la rive droite elle étale une pellicule brillante sous la lumière des lampadaires.

Des prairies de luzerne et de folle avoine alentour, les escargots jaillissent, véritables bolides de glaire et de calcaire.

Ils jaillissent, grisés par la pluie et l'eau, qui j'en suis sûr, les aident à avancer "crème" comme on dit.

Par contre depuis mon guidon, ils ne sont que de petites pierres vivantes, immobiles. Immobiles parce que tout est relatif et que moi aussi je jaillis, et que moi aussi la pluie me stimule.

Comme je suis délicat, j'évite les escargots, mais il y en a de plus en plus et je me retrouve à zigzaguer comme un zigoto.

Pendant une seconde, aigri et saisi par la pluie glacée, je renonce et je me relance comme un dingue, un criminel endiablé au milieu des gastéropodes grouillant sur la route.

Au premier bruit de coquille croustillant sous mes pneus, je me remet à zigzaguer comme un zigoto, plein de honte et d'attention, comme si c’était mon cœur en personne que j'avais écrasé.

La route jusqu'à mon lit douillet fut donc tortueuse mais miséricordieuse.

Le lendemain à la même heure, sur le même trajet, le goudron est sec et la lumière des lampadaires révèlent les traces de salive de mes amis de l'autre soir.

Les dessins argentés, moirés et tarabiscotés finissent parfois par un petit tas noirâtre, sans croix ni fleur. Il y a des chauffards sur la piste cyclable, à pied ou en vélo, parce que c’était une belle hécatombe. Oh oui, bien plus de cent bêtes à corne sacrifiées à je ne sais quel dieu stupide.

J'ai toujours pensé que les escargots étaient des extraterrestres, arrivés de l'espace il y a des millions d'années dans un vaisseau coquille collectif, ou bien dans des œufs agglomérés en une immense grappe de bulles multicolores, et qu'ils colonisaient doucement notre planète.

Depuis tout petit, je regarde avec inquiétude les dessins étranges que leurs mucus en séchant laisse sur les murs, hiéroglyphiques reflets de leur intelligence et de leurs tentatives désespérées de communiquer.

C'est tellement difficile de se faire comprendre.

On fait comme on peut, on prend ce qu'on a, des traces brillantes, c'est pas le pire des outils.

Moi aussi je laisse des traces brillantes.

Je donne des coups de langue, des coups de pinceaux, de mots, de son, de matière, de folie, de poésie. Des traces de lumière dans la ténèbre poisseuse du néant.

Moi aussi, j'essaye désespérément de me faire comprendre juste avant de me faire rouler dessus par l'inique et froide indifférence des usagés de la piste cyclable.


  

Les compagnons blancs

Hier soir en rentrant chez moi, alors qu'un vent frais frottait les luzernes et les herbes folles du fossé, j'ai été traversé par une fulgurance.

~ J'ai été traversé par une fulgurance ~

Ma vie se déroule, et certains repères, comme des bornes, rejaillissent du passé pour me rappeler qui je suis et où je vais, et là j'ai senti le parfum des compagnons blancs.

~ J'ai senti le parfum des compagnons blancs ~

Silène, satyre de son état, père de Dyosinos, a prêté son nom à la famille de cette plantes. Un silène donc, mais qui s'ouvre le soir et qui fleure le miel pour attirer les papillons de nuit.

~ Fleur de miel pour attirer les papillons de nuit ~

Il y a des silènes de toutes les couleurs et de toutes les formes, à pompons, à roulettes, des géants, des scabieux, des mauvais. Mais là je te parle du Silène latifolia.

~ Mais là je te parle du Silène latifolia ~

Lychnis dioïque, si l'on veut être tout à fait précis. Celui là qui accompagne le rôdeur rêveur, de ses pétales blancs, presque phosphorescents sous la lumière de la lune.

~ Phosphorescents sous la lumière de la lune ~

Je me suis souvenu de certaines promenades du passé, où ces fleurs me tenaient compagnie. Entre les collines, les prés et les fermes, les chiens attachés insultaient mon errance obscure.

~Les chiens attachés insultaient mon errance obscure ~

Je marchais sans but dans la nuit et ces silènes aux flagrances étranges m'accompagnaient. Mille regards de loup fixés vers les étoiles, et moi, entre les deux.

~Mille regards de loup fixés vers les étoiles et moi entre les deux ~

Hier soir en rentrant chez moi, je me suis souvenu de leur présence légère et magique. De leur indifférence végétale salutaire, et de la solitude pleine de larmes de ces nuits où j’étais perdu.

~ La solitude pleine de larmes de ces nuits où j'étais perdu ~

Comme les fantômes infiltrent les voiles de l'espace-temps pour allumer dans notre rétine l'alarme de la folie, en fleurissant, les compagnons blancs m'ont retrouvé.

~ Les compagnons blancs m'ont retrouvé ~

Je savais où j'allais pourtant, mais soudainement j'étais perdu de nouveau. La lune, les lampadaires, ce vieux goût de sang dans ma bouche, le grand moulin de Paris qui joue les cathédrales.

~ Le grand moulin de Paris qui joue les cathédrales ~

De petits peupliers tout frémissants bruissent à mes côtés. Sous les roues de mon vélo, les graviers giclent avec passion. Un dieu pervers déchire lentement les nuages.

~ Un dieu pervers déchire lentement les nuages ~

Alors une pensée pour toi, éclosion mystérieuse de fleurs dans ma cervelle, a donné du sens à toute cette aventure et je me suis retrouvé à écrire encore.

~ Je me suis retrouvé à écrire encore ~

J'aimerais t'emmener une fois promener sans but dans la nuit. Noir compagnon aux ardeurs fraternelles, je te présenterais à ces compagnons blancs.

~ Je te présenterais à ces compagnons blancs  ~

Ainsi quand tu seras perdu, loin de moi, avec un peu de chance et si c'est la saison, tu te retrouveras. Toi qui aimes le miel, tu verras, ton âme n'en reviendra pas. Toi qui te perds souvent, tu te retrouveras.

~ Toi qui te perds souvent tu me retrouveras ~