Deux heures du mat
seul à la station service
un grillon fait le plein
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Pause pipi
une soupe de tomate
aux parfums d’enfance
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Lutte des classes
même en feux de croisement
il en fout plein la vue
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Chronique routière
endormi sur un zébra
un zébu
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Somnolence ~
une vie en pointillés
dans les ténèbres
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Aire de repos
il ne manque que l’océan
sur cette île
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Course poursuite
la lune bondit
dans les arbres
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Autoroute de nuit
toutes ces lumières
qui rampent
Une autre série de haïkus sur les citrouilles !!!
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22 Juillet 2018
Jardin de ma mère ~
des étoiles se nichent
dans le millepertuis
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Soirée tiède ~
l'odeur de la glycine remonte
toute la rue
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Vieux banc moussu ~
maman s'est assise
sur une éponge
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Soir montagneux ~
des lambeaux de brumes disparaissent
dans les bois
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Les anges trichent ~
sur la route plus que le goudron
et les plumes
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Sous un saule pleureur
une bande de crapauds
se marrent
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"Rave" chez les grillons
ils ne leur manquent
que la lumière
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Pré en jachère ~
les mauvaises graines
sont à la fête
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Noisettes d'été ~
dans la nuit les dents blanches
de mon fils
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Envies de caresses ~
Les bourrelets noueux
du platane
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Retour "at home" ~
l'eau d'un futur café
frémit
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Souvenir d'enfance ~
sur mon pouce le gout
de la terre
Pour une petite ballade nocturne dans le même village je vous conseille ce Haïbun : Nocturne
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Au sommet d’une colline aux versants griffés de vigne, il y a un
bois. C’est l’été, en plein après midi, il fait si chaud que l’envie de
s’enfouir à l’ombre des chênes, des aubépines, des frênes et autres
coudriers est irrépressible.
Religieusement, je me glisse sous
les ogives de branches qui tissent de fines dentelles au dessus du
chemin, puis dans les sentes de bêtes pleines d’histoires de méandre.
Je foule le lierre, la mousse accumulée sur les pierres. Je danse entre les lianes de clématite sauvage et les touches de parfum citronnées qui gouttent des chèvrefeuilles.
Avec la canicule, le sol est sec et croustille sous mes pas. Je hume
le vert qui résiste, grisé de lumière et condensant de mystérieuses
essences. Les griffures de ronces et les craquements de branches
mortes, mantra diabolique, affutent mes sens et ma rêverie jusqu’à
l’incandescence : c’est alors que j’arrive dans un coin de forêt dégagé.
Le piège est en place, en tenue de camouflage. Des câbles
rouillés tranchent le ciel au milieu des troncs étranglés. Un vieux
wagon cadenassé rouille au pied d’un mirador perdu dans les cimes.
En comptant les cartouches qui traînent entre les herbes hautes,
j’imagine le tonnerre des coups de feu et le carnage. Choqué, Je me
demande si le pigeon ramier est si goûteux pour que l’on se donne autant
de mal pour lui faire sa fête, à moins que cela soit pour le plaisir
d’arracher aux cieux quelques-uns de ses miracles.
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Entre les fleurs
dans la toile de l’araignée
une plume grise
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Vieux garage ~
le bibendum semble me dire
adieu
Vieux garage ~
une montagne de pneus pleine
de rêves d'enfants
Vieux garage ~
une voiture sans roues
s'enterre
Vieux garage ~
ah ! ce moteur à l'abandon
sur une fourmilière
Vieux garage ~
attention ! folle avoine
au volant
Vieux garage ~
carcasse rouillée, au klaxon :
un crapaud
Vieux garage ~
Sur le mur décrépi
l'ombre des orties
Vieux garage ~
à la pompe des litres de super
pour quelque francs
Vieux garage ~
en face un Ehpad
flambant neuf
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