Ciel !

Lés de nuées, nuages de lait.
Le vent pousse la mousse grisée de pluie.

Le saule frelotte autour de ses branches mortes qui vibrent.

Je grelotte dans le vent, sous le lait légèrement encré des rouages moelleux du temps qui passe, sous l'ombre ouatée des nuages déchirés et salement goûteux.

L'horizon s'épluche, se déroule, se fend et je vois que l'azur infuse parfois entre ses couches.

Le pot aux roses se dévoile :

Nom de Dieu !

Le ciel est bleu du matin jusqu'au soir,

Bleu pour ceux qui haut-volent,
Bleu pour les étoiles encore endormies,
Bleu pour les anges et les espoirs ailés.

Le ciel est bleu du matin jusqu'au soir et moi je prends l'averse sous les laines grisées de fuite des cumulo-stratonimbus !

Alors, embrouillardé de plus belle,
Je fulmine de petites pensées,
Je volute des signaux de fumée soyeux,
Pour couvrir le bleu
Sur mon cœur.


Radis noirs

Hier soir, coupées très fines, les tranches du radis noir étaient transparentes. La peau bien frottée sous l'eau de la source, cernait d'ébène l'opaline aux cercles concentriques. Assaisonnées d'un filet d'huile d'olive :
dégustation d'un radis noir

Le voyage, il est venu de la première bouchée, cette bouchée arrachée au trognon encore feuillu, cette bouchée qu'une faim issue de la longue errance dans le brouillard glacé avait provoquée. Le piquant, le terreux, le frais et le chaud, les strates fibreuses de la plante et cette sensation d'avoir trouvé, à travers ce croquant, un plein de minéraux et de vitamines, une sorte de compte rendu de la vie souterraine concentrationnaire d'un radis, tout cela m'a inspiré ce titre de Jules Verne :

voyage au centre de la Terre

Un souvenir des radis noirs de l'enfance, ces radis boueux et tordus que les vers foraient de véritables galeries. Les tranches détaillées par grand-père étaient perforées de façon mystérieuse et le goût puissant emportait le nez et provoquait des larmes, pire encore qu'une cuillère de moutarde.
Le feu apaisé, on regardait la terre fumante, le chiendent arraché, les pieds de tomate en train de dépérir, et la respiration achevait de rafraîchir les muqueuses buccales malmenées.

dégustation d'un radis noir
voyage au centre de la Terre


Voilà pour le point de départ de ce haïku culinaire... Au plaisir de partager avec vous, en toute humilité, cette série gourmande...


horreur, cri d'effroi

au fond de mon "baise-en-ville"
un trognon de pomme


*

boîte de punaises
chantilly chocolat amandes grillées



*

Halloween
ce n'est rien qu'un mauvais rêve
dors citrouille



*

vent de face sur le pont
rêve d'une bonne choucroute garnie



*

cyclone aux caraïbes
dans un rond-point
je renverse mon café



*

assis sous un noyer
je craque



*

dans la brume
une cuillère de miel
mille-fleurs



*

étincelles parfumées
Clémentine se dénude



*

arbouses à point
le loup chasse les clowns
au fond des bois



*

café froid
je fais le plein du tracteur



*

orgie de framboises
les enfants massacrent un tube
de rouge à lèvres



*

ballade au cimetière
le pot-au-feu de grand-mère



*

rouges-gorges affamés
tous les jours elle met des miettes
sur sa tombe



*

vapeur de vin chaud
un enfant cherche son père dans la foule

Sortilèges

Je vous livre l'extrait précieux d'un essai poétique en réflexion que j'ai nommé "Sortilèges". N'allez surtout pas croire que je me prenne pour un poète, c'est plutôt, mon humilité naturelle me force à le reconnaître, de la magie.

Rythmes, sons, images en tourbillon et en répétition - ATTENTION - tout cela pourrait chez certains d'entre vous déclencher des effets secondaires, c'est étudié pour.

C'est la Magie que m'a enseignée " El Grimo de la Notché "



- Sortilège du dodo -


Couche ta ruche
Dans la nuit d'or
Le miel tout bu
Les yeux au noir
Couche le bouillon
Le brouillon
La souillon
Mouche tes rêves
Dans la nuit d'or
Les yeux au noir
Couche ta ruche
Et dors


- Sortilège de dissipation des brumes matinales -


Souffle clair
Barouf de lumière
Souffle clair
Emporte le suaire
La suie, la soif
La souillure
Et laisse à ma muse
Le fond de l'air
Pur et dur
Le fond de l'œil
Clair et sûr
Pour que le jour
L'enfante encore
Souffle clair
Barouf de lumière
Comme une onde pure


- Sortilège boisé pour la force des gambades -


Force des fibres
Des vivres en buissons
Des fièvres bucoliques
De racines en ronces
D'écorces en granits
Tissez et livrez
L'ivresse
A l'enchanteresse
Décatie
De racines en ronces
Laissez les sèves
Abreuver
Ses plaies
Force des fibres
Des vivres en buissons
Laissez fleurir son âme
Et ses pâmoisons
Tissez et livrez
L'ivresse
A la noire
Enchanteresse




Mauvais temps

Je consume l'amertume d'un café noir
En terrasse. Il fait très froid et de la bruine
Glacée me fouette le visage. C'est le soir
Croulant sous la grisaille, la ville est en ruine.


Le café est brûlant au creux de mes doigts gourds.
Je verse lentement, comme on plante une épée.
Je sens les flots moirés de ce divin velours
Souffler sur mes braises, bouches énamourées.


Face à moi, déserté, le parvis de l'église,
Un ginkgo dépouillé, envolé son trésor.
Les rares promeneurs près des façades grises
Tiennent leur parapluie dans le vent qui les tord.


Je suis frigorifié, je tremble même un peu,
Et pourtant je souris en suçant ma cuillère.
Une vieille en glissant, psalmodie vers les cieux
Son mari malheureux l'attend au cimetière.


J'y peux rien, c'est trop bon, plus le temps est mauvais
Et plus je suis heureux. J'ai des goûts démoniaques
Car entre chien et loup, sous la pluie par paquets
Les rues abandonnées pour moi c'est "Luna Park".


La nuit tombe, mon âme de salamandre
Se traîne dans le dédale. Ruissellements
Et fenêtres dorées. Joli mois de décembre :
Promesses oubliées, mensonges étincelants.


Cinqkus Grenadine

fruits rouges
dans la neige
doux souvenir
d'un tout premier baiser
volé
...


depuis
les framboises
sont plus jolies
les pots de confiture
aussi


Routine


Le boulot... bah... de la piécette pour mon proprio. Des gens... des sourires... des soupirs.... et puis quoi encore.
J'attends...
Une odeur de moisi s'incruste dans mon cerveau, dans mes cheveux, dans ma bouche, partout. C'est l'odeur du temps qui passe... Ou bien c'est l'odeur de cette cave où j'attends.
Tic tac ! Tic tac ! Les heures sont longues ce soir. On dirait des aiguilles qui s'infusent lentement dans mes veines.
On me suce le sang... c'est sûr !

 

l'horloge distille
en dessous du niveau de la mer 

je pleure les étoiles


Sortir ! Eh, eh ! Tout le monde essaye de sortir : cadenas, chaînes, énigmes, fausses portes, chausse-trappes, mystère et boule de gomme.
Je suis le faux gardien qui garde de faux prisonniers. Tout le monde fait semblant ici : les prisonniers sont libres et moi je suis assigné à résidence dans ce recoin de pierre puant.
Ah ! Ces gros tuyaux d'évacuation qui vous vomissent dans l'âme à chaque fois que quelqu'un tire la chasse... Poésie liquide en partance pour l'océan Atlantique... Si je vous racontais mon travail, vous ne me croiriez pas...



haïbun
une tentative d'évasion
inespérée

 

Je m'ennuie ! Oh que je m'ennuie ce soir ! Je cherche sur mon cahier de nouvelles formes de poésie : Le "cinqku francophone" m'ennuie :
 

le sang
dans ma barbe
sèche - la nuit
coule de mes yeux noirs
sans fond

 

Le rondeau ? Marre de la rime ! Un sonnet ? Pff ! Je suis toujours coupé au meilleur moment.
Je m'ennuie comme un ressort replié, et c'est presque aussi horrible qu'une rage de dent. J'entends les autres qui s'ennuient aussi ! C'est contagieux ? On meuble, on sourit, on chantonne dans les corridors sans fin, mais on s'ennuie !
On s'ennuie ! On s'ennuie ! On s'ennuie ! C'est une sensation étrange : donner son temps... donner sa vie... ses minutes... contre de l'argent...

 

regrets futiles
le cochon regarde son sang
couler dans la bassine 


Et puis ça passe... Au bout d'un temps assez long, après une suite gracieuse de gestes répétés cent fois, je reprends possession de moi.
Je pointe et je sors. Ah ! L'air salubre de la liberté...
Dans la rue, mauve et sans lumière, il m'attend. Sa chaîne est luisante... Oh ! Mon tas de ferraille, ma monture...
La ville est sous l'emprise du crachin. Un dieu glacé trop bavard postillonne sans discontinuité...
Je zigzague en faisant chanter mes pneus sur le goudron mouillé. Hum ! Il fait très froid et peu de monde, très peu de monde ici présent pour tituber sur les trottoirs.

 

nuit du solstice
l'hiver garde les frileux
engeôlés

 

Malgré le vent et la pluie qui se collent dans mes cheveux, je ne veux pas rentrer tout de suite... non... je traîne... j'ai mes habitudes : un café en terrasse au "Pub".
J'aime ce moment, au milieu des serveurs qui débauchent. Le rouquin attache les chaises et le barman fait sa pause en me racontant des blagues toutes plus mauvaises les unes que les autres...

 

son rire flûté
les mouettes endormies
sur le fleuve

 

J'épluche mon Smartphone... c'est une banane... sa peau, des messages... certains me font rire : une petite sorcière, à cinq cent kilomètres de là, digère une "amanites tue-mouche"... une brune complexe cherche son reflet dans la "poésie de l'instant". Les autres manquent à l'appel.
Les lumières de la ville créent des structures qui se reflètent partout avec l'humidité ambiante.
Au bord de la Garonne les peupliers sont encore verts. J'imagine les myopotames frottant leur pattes palmées dans la vase.

 

la pluie s'arrête
le cuistot déguste
une citronnade

 

Le "Pub" ferme. Je remonte sur mon fidèle destrier de métal. Sur la route deux jeunes filles portent une énorme branche. Je balance une vanne subtile. Elles me répondent qu'elles vont ranimer la flamme de Stalingrad.
Je roule avec du feu dans la tête... Ah ! Les blondes.
Le lion bleu me laisse passer entre ses jambes, toujours rien par ici pour se cogner la tête. C'est pourtant un mâle...

 

dernière ligne droite
mon quartier si banal
extraordinaire

 

La porte s'ouvre avec cette nouvelle clé... on a changé la serrure l'autre jour. Je grimpe l'escalier, je balance l'antivol que j'ai autour du cou sur la table basse.
Allez ! Un autre café, un peu de confiture de myrtilles, des haricots à la tomate avec des galettes de maïs. Tout doux ! A la radio des gens de droite expliquent... j'éteins...

 

le monde dort
ma guitare électrique
ronronne

 

Il est temps d'écrire ce "haïbun" qui me trotte en tête depuis tout à l'heure dans la cave. Un style décousu... du banal... du quotidien... une façon d'écrire chiffonnée... instinctive... casser de l'éloquence... écrire détaché.
Je balance les mots en pensant à la bruine qui se dépose partout... au bruit d'eau dehors... à cette nuit aquatique... ma nuit de solstice.

 

café froid
un renvoi à la compote
de pommes

 

J'ai fini... j'ai mal à la tête.... j'enlève mes chaussures... j'ai froid... j'ai chaud... je couve quelque chose. Mais quoi ?
Je bâille. Oh ! Mon lit ! Je vais étirer cette viande douloureuse dans les draps glacés. Mon cerveau bouillonne déjà de rêves et aspire au néant. Je corrigerai demain !

 

café du matin
l'amertume fleurit
mon sourire


Ah ! la lune !

c'est encore toi
marée blanche de lune
lactescente espérance
toi qui me fais courir comme un enfant
vers ton clair
toi qui mets de la chair sur la nuit
de la chair de poule sur mon cœur

perché dans mon plumage noir
plus noir encore que les ténèbres ou tu te roules
perché dans mon noir de jais
je croasse à tes courbes
je croasse à tes gouffres
à tes fleurs de nacre
à tes racines de saphir
à tes vertiges de marbre
à tes plaines de talcs arides

perché sur ma branche tordue
j'imagine à contre-jour et je respire ta lumière

l'araignée d'eau tapine sur ton reflet fripé posé sur l'étang noir
le cormoran te transperce pour remonter des poissons d'argent

 lune c'est quand qu'on se marie toi et tes avenues de flanelles blanches
à nous deux régnons sur ce monde
je chanterai tous les jours pour toi avec la grâce de l'aubépine
jusqu’à te faire rougir

lune mon éternelle fiancée
bientôt rosée
nous pourrions nous entendre et rire
rire fort
rire à décrocher les étoiles
je verrais enfin tes dents
tes dents d'ivoire longues et satinées
celles avec lesquelles tu me dévores
tous les soirs
quand je m'endors

Brumes

L'univers est effacé
Un chat noir taciturne
Glisse dans l'herbe mouillée
Les arbres semblent perdus

Ma barbe dérobe à la brume
Des gouttelettes

Je pense à ces baleines qui mangent la mer et qui la filtrent avec leurs fanons. Je pense à leur bouche immense pleine de krills salés à point !

Je respire le brouillard
Comme un poisson
Respire l'eau turpide
De son étang gelé.

J'avale de grandes taffes, je souffle de grands panaches, et il me semble, c'est une impression très claire, il me semble qu'en glissant sur les toits, en se faufilant dans les rues, en traînant sous les jupes, en stagnant sur le fleuve boueux, il me semble que le Smog s'est imprégné d'odeurs...

Bois brûlé
Parfum de dame
Essence
Détergeant citronné
Tabac froid
Miel
Friture
Vase
Sueur
Mélancolie
Sang de lapin chaud
Grillade céleste
Perle de lune aux fleurs de silex
Larmes de Suze

Je déraille...

Je suis un amant
Perdu en conjoncture
En respirant l'immense chevelure
D'une courtisane
Traînée d'homme en homme
De bouge en bouge

C'est un véritable festin, et tout du long de la promenade, je déguste la ville, et nos effluves.

Je pense à ces baleines qui mangent la mer et qui la filtrent avec leurs fanons. Je les imagine en train de rire dans la tempête, bondissant sur les vagues scélérates, leur ventre plein d'ordures jouant les maracas...


Les vœux 2018

   Les vœux... mais mon Dieu ! Que voulez-vous ? La santé ? Le bonheur ? La fortune ? L'amour ? Le temps ? La joie ? Servez-vous c'est la grande braderie de janvier. 
   On vous propose, vous disposez ! Des vœux pavés de bonnes intentions ! Du bonheur tout cuit, de l'argent qui suinte des ruisseaux, de l'amour avec kit de soumission et croquettes pour le chat, une boîte panacée guérit tout, des cotillons en tourbillons multicolores dans tous les recoins de votre âme ! 
  Et bien moi, cette année, je ne vous souhaite rien. On dit que le bonheur des uns fait le malheur des autres alors vous comprenez, je ne voudrais pas, en vous souhaitant du bonheur, amener le malheur ailleurs.
   À tous ceux qui savent qu'ils sont en train de crever, à ceux qui couchent dehors, qui en bavent, qui ont faim, à ceux qui ont fermé la porte à l'oiseau bleu, ou qu'il lui ont coincé la queue dans la machine à laver... à ceux qui vomissent... à tous ceux qui ne liront jamais ce texte... J'ai la pudeur et la prudence de ne rien souhaiter à personne, même à mon pire ennemi (à propos, passe boire le café quand tu veux mon lapin, je t'attends)... 
   J'en suis même arrivé à me dire, avec les gros yeux et tout, pour qui on se prend à souhaiter des trucs comme ça à tout va et à tout le monde. Heureusement que ça ne marche pas, sinon il y aurait chaque année une crise économique terrible... 
   Trêve de sarcasmes, je vais tout de même vous souhaiter quelque chose, ça m'est venu hier soir, sur mon vélo. J'écris beaucoup en pédalant est-ce un signe ? 
   "Je longe la rive de la Garonne, la verte. Des caravanes intempestives sont attroupées ici, sur une mince bande de pavés, à côté d'une mince bande de luzernes engrillagées. Un minuscule chien songe à m'égorger en me regardant passer. Je suis emmitouflé et grippé comme pas deux et je vois un caravanier sortir dans le brouillard en caleçon blanc pour se soulager contre un lampadaire.
   
La vision de ce corps nu dans la nuit glacée, l'indifférence du type quant aux aboiements de son petit chien et ma présence silencieuse commence à éveiller, à déclencher serait plus précis, ma plume. Celle-là même qui gratte à l'intérieur de l'os de mon crâne pour me traîner devant un clavier ou les lettres, telle une suite de cafards écrasés, s'alignent les unes derrière les autres pour faire des mots avec l'intention de raconter/dire/soumettre au monde/accoucher de quelque chose ; mais, suite à un certain marathon d'écriture au mois de décembre, j'ai pour ainsi dire laissé la chose décanter et je n'ai pas écrit depuis des jours. J'ai la sensation récurrente d'avoir tout dit et mes sornettes habituelles reviennent me hanter... La nuit, les lignes, les réverbères, encore et encore les mêmes fadaises... Rien de tout cela ne mérite que je m'échine. Et si j'avais tout dit, et si j'avais épuisé le sujet. L'angoisse de la page blanche n'est rien en comparaison de l'angoisse de la page noircie de choses ennuyeuses et sans intérêt. Allez ! Je tente un haïku.

Nuit brumeuse ~
L'homme en slip blanc me hante

   C'est alors que je bougonne en pédalant, c'est alors que je me sens inutile et vague et indéterminé, c'est alors que les lampadaires s'éteignent, d'un seul coup.

Illuminé par les ténèbres ~
l'homme retrouve son étoile

   Je ne suis plus en ville, des masses noires tapies un peu partout excitent mon imagination, des feuilles de platane poussées par le vent hurlent en griffant le goudron. Une odeur de vase se mélange avec le sirupeux d'une poubelle encore chaude. Une zone inondée me force à mettre pied à terre... 
flaque de boue ~
la lune prise au piège de mon empreinte

Je passe un moment d'extase tous les sens en alerte. Mon imagination et mon inspiration comme deux chiens de traîneaux excités par une tempête de neige explosent la glace qui voulait m'engloutir tout à l'heure. ---
   
   Lorsque la lumière revient, je suis un autre homme... J'ai formulé mes vœux pour 2018...
   
   Finie la contemplation, les balades nostalgiques allée Giono, les palabres sur la brume, les sonnets sur l'ennui métaphysique, les haïkus minimalistes sur ce trognon de pomme envahi de fourmis. Terminé les envolées lyriques pseudo-scientifiques sur les plantes rudérales envahissant la ruine du présent. Non ! cette année, et c'est mon souhait pour vous tous, c'est l'année du passage à l'acte.

    Éteignez la lumière, débranchez vos ordinateurs et vos téléphones et prenez vos grands couteaux d'espoir pour égorger la résignation résiduelle.
   
   Oui ! Je vous souhaite, car je me le souhaite, de réaliser tous vos rêves abandonnés dans les tiroirs de la procrastination... De dépoussiérer vos petites folies d'enfant, vos lubies d'adolescent. Je vous souhaite de partir... ou de revenir... de lui dire... de le mordre... de chanter... de gifler votre patron... de sauter une bonne fois pour toutes par cette fenêtre qui vous fait de l'œil...
   
   Et chacun appréciera les conséquences de ses actes... car à souhaiter toutes ces choses essentielles à tout le monde, j'ai bien peur que l'on oublie qu'il faut les créer.

   Redonnons aux mots du sens et de la matière...

   Alors pour rentrer dans le concret, je vous souhaite de passer boire un café ( je fais très bien les crêpes aussi, et mes tartes sont réputées ). J'imprime aussi des poèmes, je chante des chansons et je donne de précieux conseils à ne surtout pas suivre !

    Excellente année 2018 à tout le monde et à bientôt dans la réalité.