La pluie

la pluie
par la fenêtre
pendant des heures
la pluie bon dieu
qui hachure
le monde
lâchant le chant
de l’eau
dans les rigoles
sur la peau des mares
partout dans les champs
dans les rues
le chant de l’eau
et puis


la pluie faiblit
elle s’enfuit
elle ralentit
traîne un peu
et finit de finir
au goutte à goutte
entre les tuiles
dans les gouttières
sur les vitres
sur les feuilles
des plics
et des plocs
enfin

la pluie s’arrête
les oiseaux
éberlués
s’ébrouent et chantent
dans le silence retrouvé
de-ci et de-là
quelques gouttes
des touches de goutte
des miettes
comme si
et puis

sur les surfaces
argentées
sur les façades
luisantes
par un trou
de bleu
entre les nuages
gris
lui

venu de l’espace
d’un trait dans la nuit
en ligne droite
depuis
l’astre du jour
tout chaud et tout doré
joyaux spirituel
témoignage fiévreux
d’une boule de feu
d’un diamètre
d’un virgule trente neuf millions de kilomètres et des poussières
oui, lui !
évidence pleine d’ennui
lui sur qui l'on pari
sous la pluie
lui
le rayon de soleil

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Laissez un commentaire...