La
ruine recouvre tout
Tout tombe en morceaux
Les trous se comblent
Les montagnes s'affaissent
Des siècles et des siècles de chansons
De sang de sueur
En poussière
De nos fines dentelles de pierre
Il
ne restera rien
Derrière cette ruine neuve
Les décombres du chemin
Là-bas, sur les ruines d'un autre
Mes ruines à venir
Partout un chaos de ferrailles
Souvenirs
Usures
Mensonges
Tout
ce qui nous sert de terreau
Pour vivre
Tous ces morceaux
Cette éternité fracassée
Un Capharnaüm
Envahi par les plantes
Elles arrivent lentement
Pour conquérir
Ombrager
Emmieller
Elles donnent à tout ce cirque
Une allure
Le
lierre et la scolopendre
Habillent l'horreur de la mort
De leurs grâces vernissées
Ici
Caché derrière ce rouleau de ronce serré
Un cri de rage
Là
Envoûté par les parfums du lilas
Un bourdon pique au cœur
De l'enfance
Au
chaud sous les clématites
Rouillent les premières fugues
Alors qu'un exploit sanglant parade
En grappe sur les branches rouges des phytolaques
Les
ruines deviennent
Vestiges
Débris
Miettes
Poussières
La forêt grandit
En nous
Les loups sont de retour
Leur souffle chaud
Condense de l'eau
Sur les crosses
Des fougères épanouies
Un grand bouleau
Pleure de l'or aux quatre vents
L'amanite et la chanterelle pullulent
Amoureuses symbiotiques
Les étoiles traversent ce pays tranquille
Le vent frais est parfumé
Par Menthe
Nymphe du ruisseau
Sur
la colline
La lune en roue libre
Coule
Les
baisers sèchent sur le fil
Les guitares s'envolent
Les livres comme des oiseaux
S'ouvrent et se ferment
Dans les ventres du ciel
A coté
Des amis pleins de ruines
Pays d'aventure
Des femmes aussi
Pleines de temple maudit
De jungles oubliées
De tanières
Et tous se tient
Dans les résines boisées
De la lente explosion
Botanique
En
toutes choses
Laisser fleurir