Mille feuilles

Je suis sous un mille-feuille, un vrai : un arbre ; un hêtre au vaste port tapissant.

Il est si touffu qu'il fait toujours nuit sous ses branches. Et lorsque parfois la lumière du soleil arrive jusqu'au sol : — « Ô l'ardent ruissellement d'émeraude ! » —, en levant la tête, il faut chercher le trou, comme on cherche une étoile dans une nuit de nuages.

Cet arbre, c'est une source de fraîcheur. Rien qu'à songer à ses racines qui puisent dans l'obscurité l'eau cachée pour qu'elle remonte jusqu'aux feuilles, je suis émerveillé.

Après avoir bu quelques gorgées sous son ombre épaisse, j'ai bien du mal à le laisser : à retourner dans la fournaise.

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